Le frein lingual est une fine membrane reliant la langue au plancher de la bouche. Lorsqu’il est trop court ou trop épais, on parle alors d’ankyloglossie, un terme issu du grec "agkilos" (signifiant recourbé ou déformé) et "glossa" (langue).
Développement embryologique du frein lingual
Durant la vie intra-utérine, la langue est initialement attachée au plancher buccal. Aux alentours de la 12ᵉ semaine de gestation, un processus naturel appelé apoptose intervient pour séparer la langue en détruisant progressivement la membrane qui la relie au plancher de la bouche. Si ce phénomène n’est pas totalement achevé, un frein lingual persistant peut restreindre les mouvements de la langue, entraînant ainsi d’éventuelles limitations fonctionnelles.
Avoir un frein restrictif revient à marcher avec des chaussures attachées l’une à l’autre. Il est toujours possible d’avancer, voire même de courir si les lacets ne sont pas trop serrés, mais cela reste bien plus contraignant que si chaque chaussure était totalement libre.
C’est exactement le même principe pour un frein de langue : la langue peut bouger, parfois même se tirer, mais ses mouvements restent limités. Cette restriction peut alors impacter différentes fonctions essentielles où la langue joue un rôle clé, comme la déglutition, la mastication ou encore l’acquisition du langage.
Selon l’IATP (International Affiliation of Tongue Tie Professionals), un frein lingual restrictif est un tissu embryologique situé sous la langue, au niveau de la ligne médiane, qui limite sa mobilité normale.
L’impact de ce frein varie en fonction de sa forme et de sa taille. Certaines personnes peuvent en avoir un sans ressentir de gêne particulière (frein non restrictif), tandis que d’autres peuvent éprouver des difficultés fonctionnelles lorsque le frein limite les mouvements de la langue (frein restrictif).
Une langue restreinte par un frein fonctionne un peu comme des chaussures attachées entre elles par leurs lacets : les mouvements restent possibles, mais ils sont entravés, rendant certaines actions comme la déglutition, la mastication ou la parole plus complexes.
Difficultés à saisir le sein ou la tétine
Tétées prolongées (>30 minutes) ou inefficaces
Perte de lait par les commissures des lèvres
Retard de prise de poids
Bruits de claquement durant la succion
Langue en forme de cœur ou langue blanche (pseudo-leucoplasie)
Bouche souvent ouverte ou respiration buccale
Douleurs pendant l'allaitement
Crevasses ou saignements
Difficulté à allaiter (mauvaise prise du sein par le bébé)
Engorgement ou mastite
Sentiment d'allaiter en permanence
Troubles de l'oralité et du langage
Infections ORL répétées (otites, etc.)
Difficultés orthodontiques
Troubles musculo-squelettiques